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Roland Kermarec - Espoirs Démocrates
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Roland Kermarec - Espoirs Démocrates
25 avril 2009

Citoyen depuis la Boulangerie jusqu'au Café

Les Elections Européennes approchant, vais-je me lancer dans une série d'articles militants pour défendre bec et ongles les valeurs prônées par "mon MoDem" ? Bof, non, d'autres le font de manière plus intéressante, motivée et compétente que moi, qui continue d'observer tout ce jeu politique depuis la marge, doutant régulièrement de ce que je peux apporter au mouvement et de la place que je pourrais y trouver, mais continuant malgré tout d'y participer à ma façon.

Mercredi dernier, 25 avril, j'ai croisé Nicolas Lacombe, "premier magistrat de Nérac", à ma boulangerie préférée. Contact simple et affable, comme d'habitude. Il a remarqué que je me fais rare sur mon blog, qu'il consulte de temps à autre, j'en ai profité pour lui indiquer qu'il serait peut-être bon qu'il rédige lui aussi un jour prochain un vrai petit texte de fond spécialement pour sa propre page internet, et cela me semble encore plus important depuis ce matin.

Je me fais rare, oui, c'est vrai, sans doute parce que, dans la vie comme ici, je n'aime pas m'exprimer sur tout et n'importe quoi, que je considère qu'il n'est pas forcément utile de "remplir le silence" sur tel et tel sujet au cours d'une conversation, politique ou pas, que je ne m'estime "spécialiste" que sur peu de thèmes (et sur quels thèmes politiques, je l'ignore...) Le silence semble effrayer la majorité des gens, et je ne trouve pourtant rien d'aussi insupportable "en société" que d'entendre des chapelets de banalités débitées sur des sujets d'actualité. Les gens ont des avis sur tout et sur rien... Malheureusement dans notre société, le silence et la réserve ne sont pas véritablement classés au rang des vraies vertus ni des qualités estimables mais plutôt des faiblesses de caractère.

M. Dionis sait parfaitement combler le vide et la peur du silence, lui. Ce matin, ou plutôt ce midi, il avait organisé un "Café Citoyen" dans un bar néracais, le Gambetta (choix stratégique par rapport au choix du nom ??). Ma matinée étant libre, je m'y suis rendu, avec un peu de retard (mais moins que lui, qui s'est fait attendre plus d'une demi-heure), ce qui m'a valu de ne pas pouvoir me faire discret en m'asseyant sur une des chaises placées autour d'une série de tables disposées en U. Il a donc fallu que je me résolve à choisir une chaise installée au beau milieu, cerné de toutes parts par ce U façon tribunal. Certes, j'avais opté pour le 3e rang, espérant m'abriter derrière une mini muraille de têtes, mais au fil des minutes, les chaises devant moi se sont envolées pour rejoindre le fond de la salle, puis une rangée de quatre personnes assises devant s'est évanouie soudainement et, pour couronner le tout, à son arrivée Jean Dionis a demandé aux "gens à l'intérieur du U" de se rapprocher. Moi qui voulais écouter tout ça tranquillement, je me retrouvais donc en face à face avec Dionis...

Je n'avais jusque là jamais assisté à un "Café Citoyen", et j'avoue que le concept ne me remplissait pas d'un enthousiasme effréné non plus. Que tirer d'enrichissant d'un échange de questions-réponses, comment sortir des débats ping pong Droite / Gauche ? Je me rendrai peut-être une autre fois à un Café du même style organisé par les membres du bureau du MoDem, pour pouvoir comparer, mais il me semble qu'un café "citoyen" devrait a priori s'adresser à n'importe quel quidam, sans étiquette politique. Or, ici, et les bannières Nouveau Centre appuyaient incontestablement cette sensation (ainsi qu'un "historique" de ce mouvement UMP-Canada Dry - amateurs de pubs, recherchez le slogan de cette boisson...), le "Café Citoyen" ressemblait en fait à une sorte de mini-meeting politique décontracté (on se commande des boissons, on s'appelle par son prénom, on se connaît tous plus ou moins, on bouffe même ensemble à la fin...)

Il est souvent reproché à Sarkozy de ne pas être le "Président de tous les Français", et les récentes mesures du CSA sur le temps de parole sont venues confirmer cela. Ici, même chose : M. Dionis est censé être le "Député de tous les citoyens d'Agen / Nérac", mais l'ensemble de son discours a consisté à descendre en flèche la nouvelle municipalité de Nérac : au mieux, il qualifie ses représentants de "gentils" ou "responsables" et "accueillants", au pire d'incompétents notoires qui font des "bêtises dignes du CP". Au moins, c'était clair, et la présence en force des UMPistes néracais le confirmait, il n'était pas là pour apporter des fleurs à Nicolas Lacombe (il est pourtant arrivé avec un gros bouquet de roses et quelques baluchons de courses sans doute glanées au marché du samedi matin - un mystère qui continue de me fasciner, ça, le coup des marchés qui séduisent tant les hommes politiques !)

Que faut-il pour devenir un homme politique respecté ? Apparemment, entre autres, ouvrir sa gueule et parler (peu importe comment, mais bon, il faut parler, c'est la règle). Et puis, bon, quelques cheveux blancs sont de bon aloi également. Or, le maire de Nérac est jeune (et donc inexpérimenté, etc. : heureusement que Dionis a fait mine de se marrer à propos de quelques clichés balancés sur les profs et autres professions pour tomber dans de pareils sentiers battus...) Et surtout, malheur, il ne parle apparemment pas sur tout et n'importe quoi. Or, tout le monde semble attendre qu'il parle (raisonnement, si j'ai bien suivi : si un autre membre de son équipe est plus volubile que lui, hop, c'est celui qui parle le plus qui devient maire à sa place...)

Quoi qu'il en soit, avec cette règle du jeu, effectivement Dionis n'a pas de souci à se faire, il restera bel et bien maire d'Agen. La "discussion" a d'abord débuté par trois longues réponses sur ces sujets : l'emplacement de la future gare SNCF (une Arlésienne lot-et-garonnaise, si j'ai bien saisi) ; l'emplacement d'une autre sortie autoroutière (pour qui, pour quoi, j'avoue que cela me dépasse : tout le monde parait souhaiter avoir sa sortie d'autoroute dans son petit bled et espérer que les automobilistes se précipiteront comme des forcenés dans les commerces du coin pour consommer à tire-larigot) dans le 47 ; la future nouvelle Zone Economique du Lot-et-Garonne.

Je n'avais pas véritablement l'intention d'intervenir, mais bon, une question s'imposant, j'ai levé timidement la main, profitant d'un moment de flottement. Placé au fond de la salle, j'aurais été peinard, j'aurais levé la main, personne ne l'aurait vue et on serait passé au sujet suivant. Là, l'invisibilité étant plus délicate, M. Dionis ne pouvait que me remarquer et a donc lancé un "Donnons la parole aux jeunes !" (Effectivement, au regard des membres de l'assemblée, je faisais encore office de bébé en couche-culotte, mais bon, je tiens quand même à signaler que ça fait déjà 37 ans que je "fais jeune" !)

J'ai donc demandé quelle était la place du Développement Durable au beau milieu des trois projets dont il avait été question et dont la logique me paraissait appartenir à une époque révolue où l'on ne raisonnait qu'en termes de croissance. La croissance, des routes, la croissance, des bagnoles, la croissance, des entreprises, la croissance, la croissance, la croissance... M Chazzalon est intervenu et a posé une question à laquelle il voulait répondre lui-même mais à laquelle j'ai pu apporter ma propre modeste contribution. Il souhaitait savoir ce que j'entendais par "développement durable". Définition orlandesque du moment : alliance d'une croissance raisonnée au souci du bien-être humain et du respect écologique de la planète. Tout le monde a semblé convenir que n'importe quel projet économique doit désormais intégrer dès le départ des préoccupations "durables", mais qu'en est-il réellement ? Bref, je suis peut-être passé pour le "petit jeune hippie new age tendance naïf", mais bon, au moins, j'ai tenté de sortir de mon silence. On ne pourra pas me reprocher de ne pas avoir parlé...

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Commentaires
R
M. Chazallon,<br /> <br /> "Vous pensez que nous digérons mal la défaite" : je ne pense pas que quoi que ce soit dans mon "billet" donne cette impression, puisque je parle davantage des "piques et pointes" adressées par Jean Dionis, dont vous admettrez aisément qu'elles n'étaient guère respectueuses (pratique courante et habituelle en politique, mais l'habitude ne rend pas certaines pratiques plus admissibles de mon point de vue.)<br /> <br /> Merci cependant d'avoir voulu témoigner de votre engagement en matière de développement durable et de nous avoir fourni une liste d'ouvrages à consulter. Vous me permettrez cependant d'éviter soigneusement de me faire du mal en lisant le livre de Claude Allègre, quel que puisse être son intérêt (voilà une autre personne qui s'y entend en matière d'irrespect profond).<br /> <br /> Je vous recommande de mon côté "Vivre Autrement" de Corinne Lepage, ainsi que "Abus de Pouvoir" de François Bayrou dont, si je me souviens bien, vous étiez proche de la sensibilité à un moment de votre parcours.
G
Vous pensez que nous digérons mal la défaite et que nous sommes des donneurs de leçon. Les néracais ont voté, je suis trop respectueux de la démocratie pour remettre en cause leur décision. Je sais seulement comment j’ai exercé mes fonction, dans le respect de l’intérêt général. <br /> En ce qui concerne mon engagement dans l’environnement, il ne date pas d’hier !<br /> A titre personnel, j’ai équipé ma maison de panneaux solaires, j’étudie l’option photovoltaïque et j’ai installé un système de récupération des eaux de pluie.<br /> A titre d’élu, dans mes fonctions (que Nicolas LACOMBE considérait comme cumulative) j’ai, en tant que Président du Syndicat Départemental de traitements des déchets ménagers, renoué et piloté la concertation, au sein d’une commission de concertation avec tous les acteurs partie prenante. Cela s’est fait dans l’objectif de l’élaboration du schéma Départemental de traitement des déchets ménagers, avec des objectifs ambitieux :<br /> • La réduction à la source les volumes à collecter par une meilleure sensibilisation des usagers,<br /> • La valorisation de la matière organique,<br /> • Le traitement multi filières et multi sites. <br /> Pour en savoir plus, je vous invite à lire la lettre numéro 8 du Président du Conseil Général où le schéma de traitement des déchets ménagers, tel que je l’avais présenté à l’Assemblée Départementale et pour lequel j’avais obtenu un vote unanime est expliqué en détail. Pour mener à bien une telle démarche pendant quatre ans, j’ai refusé toute indemnité pour ce poste afin de garder mon entière indépendance pour gérer un dossier sensible. Peu d’élus étaient prêts à mettre les mains dans le cambouis comme j’ai pu le faire… « en tant que cumulard !! »<br /> C’était une nécessité Départementale s’inscrivant de plus au carrefour du développement durable par ses aspects environnementaux, sociaux et financiers. J’y ai passé beaucoup de temps et d’énergie. Je l’ai fait par devoir, avec passion et plaisir. Renouer le fil du dialogue, créer un climat de confiance avec les représentants des diverses associations fut mon fil conducteur.<br /> Aujourd’hui, sans tarder, le Conseil Général doit en assurer la mise en œuvre Personnellement, je suis satisfait, d’avoir mené cette mission d’élaboration du plan Départemental avec succès dans un consensus général.<br /> <br /> Les lectures que je vous recommande pour le développement durable :<br /> Pour un pacte écologique de Nicolas HULOT<br /> Quand on sait tout, on ne prévoit rien de Claude ALLEGRE<br /> Partant d’un constat partagé, ils concluent tous qu’il est possible d’assumer une croissance respectueuse de l’environnement grâce aux nouveaux métiers créés dans les filières permettant de réduire la consommation d’énergie fossile et le développement de nouvelles énergies propres (éolien, solaire, marée motrice, pile à combustible,). En Europe cela représente plus de 10 millions d’emplois.
R
M. Lacombe,<br /> <br /> Merci bien d'avoir pris un peu de temps pour expliciter votre point de vue et éclairer votre manière de procéder à la tête de la municipalité. Il est plutôt agréable de recevoir ici des réactions argumentées. Dans le même esprit, j'ai d'ailleurs informé M. Dionis et M. Chazallon de la présence de ce petit compte-rendu, en espérant qu'ils voudront bien également apporter leur contribution à ce "mini débat néracais".
N
Cher Roland Kermarec,<br /> J’ai lu avec plaisir le texte marquant votre « retour » sur votre blog.<br /> Vous avez eu le courage d’assister au café citoyen organisé à Nérac par Jean Dionis du Séjour, le député nouveau centre de la circonscription Agen-Nérac.<br /> Effectivement comme vous l’écrivez –cela m’a été rapporté- on n’y a pas entendu beaucoup de bien de la nouvelle municipalité de Nérac…ce qui est normal dans une réunion politique de ce type.<br /> La droite locale digère difficilement l’élection du 9 mars 2008. Quand on connaît la sociologie néracaise et l’histoire politique de notre ville, on peut comprendre les aigreurs d’estomac dont elle souffre : rien ne laissait penser qu’une telle chose soit possible ici. Comment ? La gauche socialo-communiste à 51 % au 1er tour ? Diable…les Néracais auraient perdu le sens commun.<br /> Aujourd’hui, face à l’action de la municipalité, qui réalise son programme tout en maîtrisant la fiscalité et la dette, l’opposition s’est posée en donneuse de leçons de gestion : elle seule saurait gérer, alors que la nouvelle majorité municipale serait condamnée à endetter la ville, augmenter les impôts tout en ne sachant pas mener de projet d’envergure. <br /> C’est le vieux thème éculé d’une droite par nature bonne gestionnaire face à une gauche qui elle serait par nature dépensière et peu douée pour la gestion. Mais le monde a changé et ces vieux clichés appartiennent au passé comme ceux qui les véhiculent !<br /> Et puis il y a une question de style et de pratique. Quand on appartient à la génération de Jean Dionis ou de Gabriel Chazallon, exercer le pouvoir, occuper des responsabilités, c’est cumuler tout se qui se présente à soi, sans partage : Député, Maire, Président de la CAA pour le premier…1er adjoint, Conseiller Général et à ce titre Président du CDT, Président du SMIVAL, Président du Syndicat Mixte du Pays d’Albret, etc. pour le second (avant 2008…).<br /> Pour ma part, j’ai fait un choix inverse : en tant que Maire de Nérac, je ne suis pas Président de la Communauté de Communes du Val d’Albret (C’est Bernard Faucon-Lambert qui l’est), ni même vice-président (Frédéric Sanchez représente Nérac). Pourquoi ce choix ? Tout simplement parce-que lorsque la confiance et le respect existent dans l’équipe que l’on met en place, il est sain de ne pas tout centraliser soi-même et de savoir déléguer. C’est aussi mon fonctionnement à la Mairie de Nérac : mes adjoints ont toute latitude d’action dans l’exercice de leur délégation, dans le cadre du programme que nous avons défendu devant les électeurs. <br /> Dès lors que ce choix est assumé et mis en œuvre, le Maire est alors un chef d’orchestre, qui coordonne et valorise le travail de son équipe. C’est ainsi que je conçois ma fonction de Maire. <br /> La réalité aujourd’hui, c’est que l’équipe municipale de Nérac est unie, dynamique et proche des Néracais. Nous déclinons les deux axes de notre programme « améliorer la vie quotidienne des Néracais et assurer l’avenir de Nérac » : à la fois de la proximité et de la prospective, tout cela dans le cadre financier que nous avons fixé.<br /> Alors oui, face à cette situation, la droite locale et son « leader » de plus en plus contesté ont du mal à se positionner et à être audibles. Mais tant qu’ils ne considéreront pas leur échec de 2008 comme autre chose qu’un incident de parcours ou une erreur des Néracais, ce n’est pas près de changer…<br /> Rendez-vous en 2014 !
R
Disons que, lorsque j'ai posé ma question, j'ai senti que plusieurs souriaient, comme si cette préoccupation n'était qu'un effet de mode tendance jeunot-bobo déconnecté de la réalité économique... Je me dis que ce n'est pas encore gagné pour convaincre les esprits rétifs, mais bon, la grippe porcine "à la mode" va peut-être régler tous ces problèmes d'une manière radicale en quelques mois (pessimiste, le "Roland dominical" ? Un tantinet...)
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