Dépôt de Candidature

Dans la catégorie "les heures remplies utilement et efficacement", j'ai nommé : le dépôt de candidature à la Préfecture, effectué ce matin à Agen. Une heure d'attente à patienter dans un petit couloir. Je compte les lampes au plafond. A économie d'énergie heureusement. Petite discussion avec un membre de l'équipe de Nicolas Lacombe, candidat PS sur Nérac dont un mail de "félicitations" m'attendra à mon retour, action délicate suffisamment rare pour être mentionnée (j'essaye d'imaginer d'autres candidats faisant de même). Nous échangeons quelques pensées sur les moeurs journalistiques étranges (article à suivre d'ici peu) et certaines pratiques politiciennes tout aussi étranges. Nous nous interrogeons de concert sur l'absence étrange du FN aux Cantonales. Une secrétaire, à intervalles réguliers, passe faire une petite série de photocopies, apparemment toujours la même, avec une feuille où apparaît le logo de Marianne ou quelque chose du genre. On pouvait semble-t-il se faire représenter pour s'inscrire comme candidat. Une personne "mandatée" fait ainsi passer "ses" vingt candidats. A raison d'une petite dizaine de minutes par candidat, ça fait... on calculera ça une autre fois. Moi, au moins, je le fais moi-même, c'est mieux que rien...

Les lampes à écononie d'énergie brûlent toujours. Une secrétaire vient photocopier deux pages d'un énorme livre bleu, le "Code Electoral". Je médite. Enorme, le livre. Je rêvasse. Beaucoup de candidats ne rédigent pas eux mêmes leur profession de foi mais confient ça à des journalistes. Nous, au moins (bis), nous avons tout rédigé nous-mêmes, de A à Z, du moindre mot à la moindre virgule, au moindre mot en gras ou en italique, à la moindre citation, à la moindre illustration. Tout, du fait maison, de la "profession de foi équitable" en quelque sorte. Les lampes. Les photocopies. Bientôt midi. Une autre secrétaire avec un nouveau livre, encore plus gros, énorme, quelque chose comme "Les Contentieux Electoraux". Saines lectures. Couloirs déserts. Les secrétaires sont parties. C'est enfin mon tour. Je donne mes papiers, on ne veut pas de tous (j'avais pourtant fait photocopier tout un acte notarié pour certifier que je suis propriétaire sur Nérac, pas besoin, tant pis, ça me fera deux actes notariés à la maison), on m'en donne d'autres en échange, avec des grilles, des tableaux, des instructions à suivre, pour les affiches, des tirages au sort d'emplacement, des circulaires. J'imagine le nombre de dossiers qui s'empilent à la Préfecture. Et on me donne une sorte de "certificat" : je suis officiellement candidat. Il est plus de midi. La préfecture est fermée, mais je suis candidat. Et je ne lirai jamais "Les Contentieux Electoraux".