Demandez le programme !

Lorsque je suis allé demander un tirage en une vingtaine d'exemplaires de mon petit pannonceau maison pour annoncer la tenue de ma "Rencontre Orange", la reprographiste de Nérac, outre ses conseils avisés sur la mise en page du document, m'a fait une petite leçon de com'. Un candidat "réservé" venait apparemment de tenir une réunion qui n'avait pas attiré une foule en délire mais n'avait pas communiqué suffisamment à ce propos, dans la presse ou ailleurs. Normalement, de mon côté, les quotidiens locaux annonceront la veille cette réunion du jeudi 6 mars (le mot "normalement" n'étant certes pas superflu). La patronne du magasin a enchaîné en vantant les mérites d'une "communication" tournée vers les commerçants : question de bouche-à-oreille, de clients qui discutent, etc. Cela n'a pas déclenché en moi une passion soudaine pour la distribution effrénée de tracts de toutes sortes, mais l'idée me séduisait tout de même légèrement plus que de faire un remake de mon baptême du feu du marché de la semaine précédente. Un homme politique, dixit la propriétaire de ce magasin, se doit de séduire son auditoire. Dont acte.

[une copie plus ou moins fidèle aux 16000 et quelques exemplaires du bulletin de vote]

Circulaires en main, je suis donc allé courageusement au-devant de quelques commerçants de Nérac. Et l'opération a effectivement été plus naturelle et plus agréable que le marché,  toutes proportions gardées, et voir mon voisin et "Kebab préféré" s'emparer d'une petite pile de circulaires pour ses clients m'a fait plaisir. De même, hier, lorsque je suis allé régler l'addition au restaurant "L'Escadron Volant" (j'avais promis que je vous en parlerai), ce dialogue condensé s'est tenu entre la patronne et moi :

- la patronne : "Ah, il me semblait bien, mais je n'ai pas osé vous..."

- moi : "Me mettre à la porte ?"

- la patronne : "Non non, pensez, cet argent-là est à tout le monde !"

- moi : "Surtout pour les candidats comme moi qui n'en ont pas."

Morale de l'histoire. Normalement, quand on se lance en politique, c'est qu'on a "fait son trou" sur le terrain, qu'on est bien "implanté" et que tout le monde ou presque vous connaît. Etant prof à Condom et d'un tempérament qui ne porte pas véritablement sur l'extravagance, je partais avec un handicap certain. Mais comme je l'ai dit plusieurs fois, j'espère que les électeurs ne votent pas pour quelqu'un parce qu'ils le connaissent, mais parce qu'il porte des valeurs saines, intéressantes et utiles pour tous. Par contre, je n'avais pas vraiment imaginé l'effet inverse. Je me suis lancé dans ces Cantonales sans être connu, mais je commence du coup à être un peu, sinon connu, du moins reconnu. C'est peut-être aussi bien dans ce sens-là.

Entre mes délires sur les campagnes d'affichage et mes histoires loufoques de commission de propagande, certains lecteurs doivent bien se demander si je vais parler de "mon programme" à un moment ou à un autre. J'espère que certaines de mes idées ont pu passer à travers cette façon assez spéciale, j'en conviens, de parler de la politique (l'idée qu'on puisse faire de la politique ET s'amuser simultanément m'est agréable). Mais OK, à la demande générale, vous allez donc trouver ci-dessous "la sève" de notre campagne des cantonales, la "circulaire" qui m'a fait suer sang et eau pour sa rédaction et sa mise en page. Je l'ai déjà dit, mais je me permets d'insister : chaque mot nous appartient, chaque virgule, chaque millimètre de disposition. A l'ancienne, nous avons pesé toutes les idées et nous les avons couchées sur le papier nous-mêmes. Pas de décision départementale ou nationale que nous aurions appliquées, pas d'injonction "venue d'en haut" que nous aurions suivie au doigt et à l'oeil. Nous tenons personnellement à chaque mesure, à chaque projet, et nous avons souhaité les intégrer dans ce programme en peu de mots mais sans perdre "l'âme" d'un texte agréable à parcourir, en espérant que les électeurs sauront y percevoir notre sincérité, notre enthousiasme, notre vitalité et notre envie de porter des idées novatrices mais également concrètes, réalisables et de bon sens. Bonne lecture !

Circulaire

Comments

[Roland K.]

Aux prochaines élections, je vous invite à vous présenter, puisque vous me semblez à l'aise dans votre costume de donneur de leçons... (ce n'est pas ma façon d'enseigner, entre parenthèses, je n'ai sans doute que le titre d'enseignant en commun avec vous...) Je doute dans ce cas que vous vous présenteriez sous les couleurs du MoDem. En attendant, apprenez le respect, l'écoute et la modération, autant de valeurs du Mouvement Démocrate que je souhaite défendre contre d'autres valeurs dignes de la préhistoire. Quant à l'éventualité de me retrouver devant "votre glace", vous m'excuserez de ne pas l'envisager :)

Roland K.

[LG Dupouy]

Pendant que vous tapiez en touche sur le culturel, certes très important mais pas plus que l'emploi, le pouvoir d'achat, les droits de l'homme, toutes choses auxquelles vous et moi sommes attachés (votre hostilité à la politique de Sarkozy sur ces points n'a pas fait long feu sur votre blog!), Sud-Ouest titrait ce matin "Le Modem de Nérac avec G.Chazallon". Nous savons tous les deux que c'est un coup fourré de Chazallon, un de plus, mais ils n'en ont rien à cirer : votre éventuelle et candide protestation arrivera après l'élection. Bien calculé...Au total, votre étrange obstination à ignorer la différence évidente entre "préférence individuelle" et "consignes de vote" (où l'on "demande" aux électeurs de voter dans un sens, et non plus de dire simplement ce que l'on fera soi-même; bien qu'enseignant moi-même ce serait un comble que je prétende vous apprendre le sens des mots!) aura abouti à aider de fait l'homme de Sarkozy. J'espère que ce ne sera pas suffisant pour le faire élire. Dans le cas contraire, je n'aimerais pas être à votre place devant ma glace. L-G Dupouy.

[Laurmodem]

Cher Mr ou Mme Anonyme, je vous laisse méditer sur cette citation, et pardon si elle n'est pas de Freud, mais chez nous, on parle plus souvent de ballon ovale que de psychanalyse... "Le libre arbitre n'est pas à l'usage exclusif des arbitres de catch à treize et de rugby à quatre". Pierre Dac

[P. Beauvillard]

Salut Roland,

Tu le sais, je soutiens à 100% ta position sur le "non-appel" pour tel ou tel. Le fondement même de notre mouvement est le constat que la politique de droite menée depuis longtemps, et renforcée ces temps-ci est mauvaise pour notre pays. Mais s'il ne s'agissait que de cela, il suffirait de rejoindre la gauche. Or, nous pensons que, pour d'autres raisons, les politiques de gauche sont également nocives. C'est ce qui fondent notre volonté de créer, avec le MoDem, une force politique nouvelle, affranchie des deux blocs en présence, mais étant capable de travailler avec chacun de ces deux blocs.

J'étais hier soir avec Jérôme Cahuzac (député PS, réelu triomphalement maire de Villeneuve sur Lot) qui m'interrogait sur notre position d'entre-deux tours. Jérôme était bien d'accord en me disant "Même si cela m'ennuie parfois, vous n'avez rien à gagner à faire un autre choix".

Il ne s'agit pas de manque de courage, bien au contraire. Il serait moins courageux à Pau pour François Bayrou de faire alliance. L'indépendance, au contraire, est toujours un choix héroïque.

Amitiés, Patrick.

[Roland K.]

"Réponse à ma réponse" :

"Donc j'avais bien compris: vous êtes à juste titre hostile aux conceptions de Sarkozy et vous n'en tirez pas les conséquences. Je persiste à dire que ce n'est pas courageux. J'avais lu votre communiqué dans Sud Ouest et votre thèse sur la propriété des voix, que personne ne vous demande, n'est pas soutenable. Ce n'est nullement une "consigne de vote" que d'exprimer votre préférence, comme vous y autorise le communiqué du Modem. Ca restera dans l'histoire des actes manqués, pour paraphraser Freud, mais je ne me permettrai pas d'en tenter l'analyse psychologique quant à la fragilité des convictions. Désolé, vous ne pourrez me convaincre par cette pirouette (je ne suis pas propriétaire de mes voix) : la vérité, c'est que vous craignez l'UMP."

Ma réponse :

Mon énorme avantage, dans cette élection, est que j'entre en politique. Je l'ai déjà formulé par ailleurs, mais il est bon que je le redise : je n'ai RIEN à perdre, j'ai TOUT à gagner de cette élection. Craindre l'UMP ?? Craindre quoi ? Que voulez-vous donc que je craigne de l'UMP ou de quiconque puisque, pour être vulnérable à des pressions ou des manipulations, il faudrait que je possède quelque chose sur quoi on puisse faire pression ? Je ne dépends de rien ni de personne, je suis indépendant et je ne cherche pas à bâtir le moindre plan de carrière politique, ce n'est par conséquent pas un parti politique local qui pourrait me faire trembler...

Par ailleurs, si le communiqué départemental du Modem "m'autorise", comme vous le dites, à exprimer une préférence personnelle, ce n'est pas forcément pour cette raison que je le ferai. Je peux être opposé radicalement à la politique nationale de l'UMP (et voyez que je le dis sans me voiler sur un site public) sans que cela m'oblige à être inféodé au PS. Le Modem n'est pas condamné à pencher forcément vers le PS si l'UMP fait des âneries, et inversement. Je préfère que mon mouvement conserve son indépendance et sa liberté, et il n'est pas utile de faire référence à Freud pour comprendre pourquoi... Je vous laisse entièrement libre de vos convictions (comme je le stipule dans mon communiqué), permettez-moi de l'être des miennes également.

Roland Kermarec