La Gascogne, de Pigalle à Versailles

Pendant que je prépare d'autres articles, ma chère suppléante Laurence vient à mon secours en proposant à son tour un texte, fruit de sa "campagne au Salon de l'Agriculture" :

Pendant que mon titulaire suait sang et eau - au passage je salue Roland pour sa détermination et son audace -  pour communiquer sur les valeurs du MoDem et intéresser nos concitoyens à nos projets, j’avais décidé, comme nous sommes convaincus qu’il est primordial pour notre territoire d’avoir une ouverture sur l’extérieur, d’aller voir comment nous étions présents et perçus ailleurs, et plus précisément à Paris, puisque l’actualité de la semaine dernière y tenait une grande place. J’avoue que ce déplacement tombait à point nommé ; j’échappais au collage d’affiches dans le canton… Au programme de cette « mission » : la culture, qu’elle soit gasconne et/ou agri, comme le salon du même nom bien sûr.

Première étape, à deux pas du Moulin rouge -  les Gascons sont de bons vivants ! : j’ai trouvé un restaurant, “Le Gascon” (évidemment), situé rue Jean Baptiste Pigalle, une chocolaterie à l’ancienne qui offrait aux regards, parmi d’autres spécialités, nos fameux pruneaux d’Agen et autres douceurs mises en avant dans un tiroir-vitrine prolongeant la devanture sur le trottoir (impossible de rater toutes ces gourmandises, j’ai même failli tomber la tête la première dans une boîte d’agenaises !), une boutique dédiée au rugby, un pub qui affichait les soirées dédiées aux matchs etc. J’étais rassurée, la culture lot-et-garonnaise culinaire et sportive affichait ses couleurs !

Deuxième étape, Porte de Versailles : le salon de l’agriculture. Là, petite déception. Parce que, dans le hall réservé aux animaux vedettes, heureusement qu’il y avait la Blonde à qui faire un brin de causette, le stand Aquitaine étant vide… Pourtant, il suffit de créer une petite animation de rien du tout, et hop, tout le monde vient vous voir ! Si si, je vous assure ! J’ai posé pour la photo au comptoir de ce grand stand esseulé, l’effet Aquitaine, ça marche ! Au début, c’était pour le fun, et bien vite, je ne riais plus du tout, quand tout un tas de personnes ont commencé à s’arrêter et à s’approcher, je pensais « pourvu qu’on ne me demande pas de renseignements sur nos élevages » ; c’est que j’ai encore beaucoup de connaissances à acquérir dans ce domaine…

Certes notre territoire est présent, certes dans le hall abritant les terroirs régionaux, certes région Aquitaine stand Lot-et-Garonne… et puis voilà ! Et puis grâce à quelques producteurs regroupés en association (Les Gascogneries) et à la chambre d’agriculture, et puis c’est tout !

Bon, j’exagère un peu. Il y avait là aussi un comptoir d’accueil avec des personnes très aimables, dont une journaliste de mes connaissances, qui accueillaient et renseignaient les passants et les orientaient vers notre emplacement. D’ailleurs, ce sont les mêmes personnes qui tenaient le stand effet Aquitaine du hall 1 (celui réservé aux blondes et à leurs congénères, tendance bovine, ovine, porcine confondues) alors forcément, on ne peut pas être présent partout !

Cependant, j’ai trouvé le stand du Conseil Général de la Gironde, celui des Pyrénées atlantiques etc. mais pas le nôtre, dommage ! Pourtant, certains élus sont venus sur le salon (enfin, c’est ce qui était prévu et j’espère qu’ils sont venus, n’ayant pas pu être présente à ces moments-là), notamment le Vice-Président du Conseil Général. Mais pour le visiteur lambda, est-ce aussi significatif qu’un espace strictement dédié au Conseil Général du Lot-et-Garonne ?

Ailleurs, j’ai vu des initiatives intéressantes, des idées à creuser, comme sur le stand du Conseil Général du Nord, qui sensibilisait petits et grands aux richesses de son territoire et aux actions en faveur du développement durable : il y avait des animateurs qui vous invitaient à découvrir le pays et les produits, des jeux grandeur nature et des pochettes ludiques destinées aux enfants. Je ne connaissais pas cette région mais je suis restée tout de même une vingtaine de minutes sur son stand. Il est vrai que l’actualité cinématographique m’a peut-être poussée à diriger mes pas de ce côté-là de la France, mais qui se souvient encore, à part nous et nos voisins territoriaux directement concernés, que Le bonheur est dans le pré a été tourné à deux pas de… chez nous… ? Tout cela donne à réfléchir...

Et puis la « mission » a pris fin. Dans les embouteillages, j’avais tout mon temps pour penser à ces envies de mettre en valeur notre beau pays, d’agir pour son développement économique et humain, de montrer que ruralité rime avec modernité. J’avais envie de prouver que la culture, avec ou sans préfixe, ne se limitait pas à la simple délocalisation d’un marché du terroir, aussi qualitatif soit-il, mais prenait réellement chez nous tout son sens.