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Roland Kermarec - Espoirs Démocrates
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Roland Kermarec - Espoirs Démocrates
18 mars 2008

Les trublions, étymologiques ou non...

La semaine qui a suivi les élections a été plus calme pour moi, la pression commençant à retomber. Notre Mouvement Départemental s'est réuni le lendemain du scrutin et a défini de manière relativement claire et apaisée notre ligne de conduite pour le Lot-et-Garonne (même si ce n'est pas un fleuve tranquille chez nous -ou deux, donc !- il faut admettre que cela chahute moins que dans certaines autres régions françaises...) En cours de semaine, j'ai pu m'entretenir au téléphone avec M. Chazallon et M. Lacombe au sujet du "débat culturel" que j'ai évoqué dans un autre article ici-même, notamment pour les remercier de vive voix d'avoir bien voulu y participer et pour aborder d'autres sujets. M. Chazallon m'a donné son point de vue sur les "incidents" qui avaient pu me contrarier en cours de campagne et qui ont connu un dernier sursaut à la veille du second tour, relayé par les quotidiens : un ultime spasme, une convulsion finale avant de rendre l'âme. Il a tenu à me signifier qu'il n'en était pas le pilote et je veux bien le croire, après tout... Oublions cela... La conversation a duré plus longuement avec M. Lacombe et s'est révélée surtout intéressante lorsque nous avons quitté l'enjeu restreint des élections pour évoquer d'autres sujets plus généraux, comme son désir de garder un pied dans le monde réel en conservant son poste de directeur d'école (même s'il devra évidemment le réaménager à cause de ses nouvelles obligations), ou le fait qu'il avait déjà reçu des invitations à faire fructifier sa récente élection à la Mairie de Nérac mais les avait repoussées, préférant donner la priorité à ses proches plutôt qu'à une carrière personnelle. Paroles sages et saines qui lui font honneur et que, là aussi, je veux bien croire (c'est un de mes défauts principaux, ça, de croire trop facilement les gens...)

Conseil_de_N_rac

[M. Chazallon de dos au premier plan, M. Lacombe au fond, M. Dufau sur sa gauche]

J'ai retrouvé mes deux principaux concurrents le samedi 15 dans la salle du Conseil de Nérac, ainsi qu'un 3e, le candidat du PC M. Dufau, premier adjoint de M. Lacombe. C'est en effet ce jour-là que s'est déroulée l'investiture de M. Lacombe à la Mairie de Nérac. Une "cérémonie" publique à laquelle M. Lacombe m'avait convié et qui se déroulait pendant le premier conseil municipal d'installation. Tout cela manquait un peu de vie et de naturel, mais c'est la loi du genre, probablement : difficile en cette occasion de sortir d'une certaine solennité et d'une pesanteur qui lui est forcément liée, mais une sorte d'émotion subtile pouvait malgré tout être parfois perçue malgré la rigidité du protocole de l'élection du maire par ses conseillers, puis de l'élection des adjoints, de la nomination des différentes commissions, etc. Le respect dont a voulu témoigner le nouveau maire à l'égard de l'opposition a également été de mon point de vue un moment fort et symbolique, tout comme d'ailleurs la volonté qu'a soulignée le candidat battu d'apporter son aide pour la poursuite et la réalisation des projets dont il était à l'initiative. Espérons pour Nérac que ces relations se maintiennent sous ce même climat. Je tenais à être présent à cette investiture comme spectateur de ce grand tournant de la vie politique néracaise mais également parce que je souhaite dans l'avenir assister, dans la mesure de mes moyens et de mon emploi du temps, aux Conseils Municipaux de Nérac, notamment lorsque les projets culturels y seront abordés.

Deux_maires

[Deux maires pendant quelques instants : M. Brunet à Droite, M. Lacombe à Gauche]

De manière logique, la presse ne s'est guère étendue sur le score que j'ai obtenu au premier tour. Il y avait suffisamment de grain à moudre par ailleurs. Deux articles m'ont cependant mentionné le 11 mars. Dans un texte intitulé "La Gauche veut faire la passe de deux", le journaliste de la Dépêche indiquait, dans le cadre du second tour, que, "à droite l'équation est plus difficile puisque si Gabriel Chazallon, candidat UMP sortant est devant au premier tour avec un peu plus de 43% de voix, il ne pourra pas compter assurément sur celles du MoDem, le candidat Roland Kermarec n'ayant pas donné d'intention de vote." Dans un autre article de la Dépêche du même jour apparaît cet entrefilet : "Les centristes ont fait le jeu de la liste de Nicolas Lacombe, ils ont donné en partie leurs voix à Roland Kermarec, du MoDem, qui est venu jouer les trublions aux cantonales." Jouer les trublions. L'expression m'a amusé, d'autant plus que François Bayrou s'était vu affublé du même qualificatif quelques jours plus tôt : les trublions de la vie politique. Les perturbateurs, les empêcheurs de tourner en rond. Ca me va, même si j'espère qu'on passera d'ici quelque temps à un autre rôle un peu plus... central.

En_berne

Passons provisoirement à un autre sujet, même si une pirouette finale me permettra de retomber sur mes pieds. Il y a fort longtemps, durant le PaléoPolitique, les meetings politiques se résumaient peu ou prou à une enfilade de quolibets plus ou moins sobrement choisis, à une collection d'insultes à l'adversaire plus ou moins ouvertement mitraillées sous des rires gras, à un amoncellement d'invectives et de jeux de mots énoncés de manière plus ou moins finaude. Bien heureusement, cette époque est révolue depuis des lustres, dépassée, rangée dans les oubliettes, enterrée dans un trou sans fond. Comment ça, non ? Excusez-moi, je l'avoue, je mens ici de manière éhontée. Ces meetings-là existent encore bel et bien, et ont même sans doute de beaux jours devant eux... Mais je n'y ai jamais assisté. Non, erreur : je n'y avais jamais assisté, avant le 13 mars. Jusque-là, en fait, je n'avais quasiment jamais vu le moindre meeting, tous partis confondus. En dresser la liste ne va pas me prendre 17 paragraphes : ma participation à ces rassemblements politiques se résume à celui qu'avait organisé François Bayrou au Parc des Expositions d'Agen l'an dernier pour les Présidentielles et, il y a quelques semaines seulement, à celui tenu à Toulouse par Jean-Luc Forget, candidat MoDem aux Municipales (François Bayrou devait venir le soutenir mais a eu l'ingénieuse idée d'avoir une intoxication alimentaire le jour-même à Pau, ce qui l'en a empêché, dommage...). Deux meetings qui me paraissaient normaux, où les candidats présentent leur projet, leur équipe, leurs qualités, leurs forces propres.

Dionis___Ro

[Jean Dionis et moi-même à l'AG des Montreurs d'Images, photo et pensées floues]

Le 13 mars au soir, j'ai foulé la pelouse du Stade Armandie d'Agen pour la première fois. Enfin, pas tout à fait, j'en ai simplement gravi les tribunes, mais je ne m'étais jusque-là jamais rendu au stade du club de rugby agenais - a priori, rien n'indique que j'y retournerai fréquemment. C'est dans une salle de ce stade que Jean Dionis, candidat aux Municipales d'Agen, avait en effet décidé de tenir son dernier meeting avant le second tour. Pardon, de "lancer le sprint final" comme il l'a lui-même répété plusieurs fois, puisque tous les intervenants étaient en verve pour filer la métaphore sportive  : il fut question de "magnifique première mi-temps", d'ambition d'un "grand schlem", d'un candidat qui n'était "pas prêt de quitter la pelouse", de score, de pénalité, de plaquage, d'un "RugbyPôle" (mais là, apparemment, ce n'était pas une plaisanterie, ce qui effraie un peu plus, au même titre que le "SécuriPôle" annoncé au cours de la réunion). Tout cela était synchro avec l'image que voulait faire passer Jean Dionis dans un petit film de présentation où on le voit sillonner Agen sur un vélo, dans le vent, musique jazzy en prime.

Je pense que je pourrai garder en tête quelques éléments de mise en scène, quelques idées qui pourront me servir sur la forme. Mais le fond des discours prononcés fut particulièrement odieux et bas. L'assemblée ne paraissait pas s'en offusquer, puisque sa très grande majorité prenait d'évidence fait et cause pour son leader. C'est d'ailleurs un des paradoxes de ces réunions selon moi : à part les fondus des candidats, qui voteront des deux mains, des deux pieds et du reste pour leur champion, combien d'indécis, de réels spectateurs assistent à ce genre de meetings ? Très peu, je pense. En tous les cas, une nouvelle fois, lorsque j'ai traversé la cohue pour trouver une place, on ne m'a peut-être pas reconnu mais on a reconnu mon écharpe orange, et pour cause, puisque la décoration de la salle hésitait entre ballons bleus et... orange (zut, j'ai oublié d'emporter une épingle !!), et que la présence d'un supporter du MoDem en ces lieux était évidemment un bon sujet de discussion étant donné le parcours de J. Dionis.

Meeting_Dionis

[Deux oranges perdus dans la cohue - Photo extraite de la Dépêche du 14 mars 08]

Oranges_perdus

Mais revenons aux discours prononcés. Je ne crois pas exagérer en estimant que 90% d'entre eux ont consisté à descendre l'adversaire, à le railler, à le traîner plus bas que terre, à l'enfoncer, le ridiculiser, à souligner son incompétence profonde, son aveuglement, sa bêtise, à s'en moquer grassement. Une honte, un vrai scandale selon moi. Et je ne dis absolument pas cela pour défendre le candidat PS : j'aurais pu choisir de me rendre au meeting que tenait le maire sortant Alain Veyret une heure plus tôt (en présence notamment de Nicolas Lacombe d'ailleurs) et je suppose que, vu le compte-rendu qu'en a fait la presse le lendemain, le ton aurait été plus ou moins semblable. On oublie les projets personnels, on omet les discours constructifs, balançons en coeur sur la gueule du concurrent, c'est tout de même nettement plus drôle ! A ce jeu-là, Jean-François Poncet, sénateur et ancien président du Conseil Général, c'est le roi. En 5', il a aligné une série de poncifs et d'insultes indignes qu'il atténuait ensuite d'un matois "j'ai dit que je n'en dirais pas de mal". J-F Poncet a sans doute accompli de bonnes choses pour le département, mais rien ne l'autorise pour autant à de telles bassesses, du style "Veyret comme maire, c'est un zéro pointé" ou "vous ne voyez pas Veyret faire un dossier" (le public se gausse, clins d'oeil goguenards, quelle tristesse...) Voilà le paysage politique actuel : un combat fangeux de catch grossier et grotesque entre Droite et Gauche... Avec sa batterie de clichés, comme cette phrase : "le pays est menacé par une poussée socialiste"... Bouh hou, où sont les vilains ogres rouges ? (version crèche) A quelle heure débarquent les chars soviétiques ? (version rétro). Belle perspective...

Dionis___Roland

Si je souhaitais être présent à ce rassemblement orchestré par J. Dionis, c'était moins pour assister à un tel degré zéro de la politique que pour constater par moi-même s'il allait ou non faire allusion à François Bayrou et au MoDem. Pour ceux qui l'ignorent encore, J. Dionis a trahi (osons le dire...) Bayrou entre les deux tours de la Présidentielle pour rejoindre Sarkozy, sans doute parce qu'il craignait de perdre son mandat de député (même s'il y a une très forte probabilité qu'il se serait maintenu s'il avait fait preuve de fidélité). J. Dionis a sans conteste de grandes qualités humaines et politiques, il connaît les sujets qu'il doit traiter comme j'ai pu le constater à travers le projet du multiplexe sur Agen, mais cette manoeuvre ternit ses qualités de manière indélébile pour moi, et c'est bien dommage. Comme il est regrettable qu'il ait souhaité jouer sur les deux tableaux en titillant le MoDem avec ses "ballons orange", sa "vague orange" dans les rues d'Agen, son "coeur qui bat orange" sur son affiche, etc. Renier ses amis et ses proches pour l'attrait du pouvoir n'est pas très glorieux, d'où les montées en température qui m'ont saisi lorsque J. Dionis a ironisé sur le fait qu'Alain Veyret ne s'est guère montré présent aux côtés des socialistes durant les présidentielles. Sans doute. Mais au moins, il était "aux côtés des socialistes"... Au fait, un peu de culture pour finir, avec l'étymologie du nom "trublion" : Anatole France a inventé ce terme pour désigner le Duc d'Orléans, par allusion à son sobriquet "Gamelle", le mot grec "trublion" signifiant "écuelle". Pratiques, les écuelles, pour aller à la soupe...

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